Proverbe/citation
du jour
"Les absents sont
assassinés à coups de langue." -Scarron
Fermetures
inévitables dans les villages de la région
Dans
un article publié au début de la semaine, Dominique Fortier, du
journal Le Riverain, relate que le dernier commerce encore en
opération à Rivière-à-Claude, un édifice construit à la fin des
années 1940 et qui a servi de dépanneur, et de magasin général
entre autres, et servant présentement de bureau de poste local,
fermera bientôt ses portes, à moins que l'on trouve une personne
disposée à prendre la relève.
Le
propriétaire du bâtiment, monsieur Régis Auclair, se désole à
l'idée de voir les activités commerciales de ce village de 125
habitants complètement réduites à néant. Il est même prêt à
accorder un rabais en cas de vente, afin d'assurer la pérennité du
commerce local.
Que
penser de cette disparition à venir, de même que tant d'autres qui
se sont produites et d'une multitude d'autres encore à venir?
Il me
vient à l'esprit un dicton inuit qui s'applique bien à la
situation : «Ayonarman», une expression qui veut dire quelque
chose comme «On n'y peut rien.» Si les peuplades inuites ont
survécu durant des centaines d'années dans un des climats les plus
hostiles sur la terre, c'est parce qu'au lieu de chercher à
combattre leur environnement, ils s'y sont adapté et ont agi en
fonction de celui-ci.
Ce
qui s'applique pour les Inuits s'applique aussi en terre gaspésienne
et ailleurs : les temps changent, les conditions de vie aussi,
alors ils nous faut nous adapter en fonction de ceux-ci et non tenter
de les combattre. Toute tentative pour éviter ou retarder le
phénomène ne fera que repousser l'inévitable. Je ne crois pas que
ce soit là une manière pessimiste d'envisager l'avenir, mais bien
plutôt une vision réaliste.
Notre
époque en est une de décroissance ici en Gaspésie. Nous devons
donc nous atteindre à ce que cette baisse démographique ait une
incidence marquante sur le milieu. Il ne faut donc pas nous étonner
si au cours des années à venir des villages vont carrément fermer,
de nombreux services offerts autant par le public que le privé
disparaître ou s'adapter à des territoires plus larges à couvrir,
et le nombre d'élus nous représentant au niveaux local et
supérieurs se réduire, alors que l'étendu des territoires
représentés s'agrandira.
Il ne
faut pas croire que des phénomènes du genre ne se produisent que
dans notre région. Tenez, on annonce aujourd'hui même la
disparition de la chaîne de magasins à rayons Zeller's, qui existe
depuis 1931!
Le
changement nous fait souvent peur, nous avons conséquemment tendance
à lutter contre celui-ci, mais si par exemple l'arrivée des
voitures avait été niée par les gens parce qu'on leur aurait
préféré les chevaux, croyez-vous qu'aujourd'hui le réseau de
routes qui ceinture la Gaspésie serait aussi étendu, que nous
aurions une aussi grande variété de produits sur les tablettes des
commerces, car ils sont amenés en camion, et que notre industrie
touristique serait aussi développée qu'à l'époque des charrettes
à boeufs?
Il ne
faut pas envisager le changement avec fatalisme. Je crois que tout
« malheur » offre également une opportunité pouvant
être exploitée positivement. Tenez, ne vous arrive-t-il pas de
penser qu'en faisant preuve d'ouverture envers les possibilités
offertes par le développement pétrolier, les Gaspésiens pourraient
s'enrichir collectivement, et la manne associée à l'exploitation
des ressources ferait revenir des gens en région, des consommateurs
qui permettraient un regain d'activités économiques qui
signifierait aussi l'augmentation de divers besoins et la nécessité
de maintien de dépanneurs et de bureaux de postes dans de petits
villages?
Pour
plus de détails :
Rivière à Claude ne sera pas différent de Ruisseau à Rebours qui a perdu son bureau de poste au profit des boites aux lettres il y a plus ou moins 10 ans. La population est vieillissante, les maisons ne sont pas à vendre ET les gens âgés demeurent dans leur propriété jusqu'à ce que mort s'en suive.
RépondreSupprimerPas beaucoup de renouvellement dans ça. J'en suis partie à l'âge de 16 ans pour les études, n'ayant jamais eu l'occasion de trouver un travail dans la région qui m'amènerait à revenir y habiter...Nada :(
Les Ruisseau-à Rebours, les Rivière à Claude et autres petits villages ne manqueront pas de connaitre le même sort sous peu. Désolant; oui, mais à moins de renouveau majeur tel celui dont tu parles en fin de billet ; exploitation pétrolière. Ça reste à voir.
Désolée.
SupprimerJ'ai oublié de signer:
Karen Chalmers Beaulieu