jeudi 26 juillet 2012

Sujet du 26 juillet 2012


Proverbe/citation du jour
"Les absents sont assassinés à coups de langue." -Scarron


Fermetures inévitables dans les villages de la région
Dans un article publié au début de la semaine, Dominique Fortier, du journal Le Riverain, relate que le dernier commerce encore en opération à Rivière-à-Claude, un édifice construit à la fin des années 1940 et qui a servi de dépanneur, et de magasin général entre autres, et servant présentement de bureau de poste local, fermera bientôt ses portes, à moins que l'on trouve une personne disposée à prendre la relève.

Le propriétaire du bâtiment, monsieur Régis Auclair, se désole à l'idée de voir les activités commerciales de ce village de 125 habitants complètement réduites à néant. Il est même prêt à accorder un rabais en cas de vente, afin d'assurer la pérennité du commerce local.

Que penser de cette disparition à venir, de même que tant d'autres qui se sont produites et d'une multitude d'autres encore à venir?

Il me vient à l'esprit un dicton inuit qui s'applique bien à la situation : «Ayonarman», une expression qui veut dire quelque chose comme «On n'y peut rien.» Si les peuplades inuites ont survécu durant des centaines d'années dans un des climats les plus hostiles sur la terre, c'est parce qu'au lieu de chercher à combattre leur environnement, ils s'y sont adapté et ont agi en fonction de celui-ci.

Ce qui s'applique pour les Inuits s'applique aussi en terre gaspésienne et ailleurs : les temps changent, les conditions de vie aussi, alors ils nous faut nous adapter en fonction de ceux-ci et non tenter de les combattre. Toute tentative pour éviter ou retarder le phénomène ne fera que repousser l'inévitable. Je ne crois pas que ce soit là une manière pessimiste d'envisager l'avenir, mais bien plutôt une vision réaliste.

Notre époque en est une de décroissance ici en Gaspésie. Nous devons donc nous atteindre à ce que cette baisse démographique ait une incidence marquante sur le milieu. Il ne faut donc pas nous étonner si au cours des années à venir des villages vont carrément fermer, de nombreux services offerts autant par le public que le privé disparaître ou s'adapter à des territoires plus larges à couvrir, et le nombre d'élus nous représentant au niveaux local et supérieurs se réduire, alors que l'étendu des territoires représentés s'agrandira.

Il ne faut pas croire que des phénomènes du genre ne se produisent que dans notre région. Tenez, on annonce aujourd'hui même la disparition de la chaîne de magasins à rayons Zeller's, qui existe depuis 1931!

Le changement nous fait souvent peur, nous avons conséquemment tendance à lutter contre celui-ci, mais si par exemple l'arrivée des voitures avait été niée par les gens parce qu'on leur aurait préféré les chevaux, croyez-vous qu'aujourd'hui le réseau de routes qui ceinture la Gaspésie serait aussi étendu, que nous aurions une aussi grande variété de produits sur les tablettes des commerces, car ils sont amenés en camion, et que notre industrie touristique serait aussi développée qu'à l'époque des charrettes à boeufs?

Il ne faut pas envisager le changement avec fatalisme. Je crois que tout « malheur » offre également une opportunité pouvant être exploitée positivement. Tenez, ne vous arrive-t-il pas de penser qu'en faisant preuve d'ouverture envers les possibilités offertes par le développement pétrolier, les Gaspésiens pourraient s'enrichir collectivement, et la manne associée à l'exploitation des ressources ferait revenir des gens en région, des consommateurs qui permettraient un regain d'activités économiques qui signifierait aussi l'augmentation de divers besoins et la nécessité de maintien de dépanneurs et de bureaux de postes dans de petits villages?

Pour plus de détails :

2 commentaires:

  1. Rivière à Claude ne sera pas différent de Ruisseau à Rebours qui a perdu son bureau de poste au profit des boites aux lettres il y a plus ou moins 10 ans. La population est vieillissante, les maisons ne sont pas à vendre ET les gens âgés demeurent dans leur propriété jusqu'à ce que mort s'en suive.
    Pas beaucoup de renouvellement dans ça. J'en suis partie à l'âge de 16 ans pour les études, n'ayant jamais eu l'occasion de trouver un travail dans la région qui m'amènerait à revenir y habiter...Nada :(
    Les Ruisseau-à Rebours, les Rivière à Claude et autres petits villages ne manqueront pas de connaitre le même sort sous peu. Désolant; oui, mais à moins de renouveau majeur tel celui dont tu parles en fin de billet ; exploitation pétrolière. Ça reste à voir.

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    Réponses
    1. Désolée.
      J'ai oublié de signer:

      Karen Chalmers Beaulieu

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