Proverbe/citation
du jour
«Il y a des gens qui ont la susceptibilité de l'huître. On ne peut
y toucher sans qu'ils se contractent.» -Paul-Jean Toulet
Les
femmes ont-elles la gâchette plus facile que les hommes?
Au
moment même où j'appuyais sur le bouton pour la mise en ligne de
mon billet, intitulé « 42
points négatifs à propos des femmes nord-américaines », peu
avant minuit, le 23 mars dernier, j'étais pleinement conscient de
l'éruption qui allait se produire, mais je ne pouvais en estimer
l'ampleur.
Une
semaine plus tard, la tempête semble se calmer. En ce samedi, le
temps d'un billet, j'effectue un retour sur cette histoire qui, à
mon avis, en dit long sur une problématique de notre société qui
va bien au-delà de la perception qu'ont des centaines de nouveaux
lecteurs de mon blog pour qui je ne suis qu'un imbécile qui mérite
de se faire fermer la gueule.
Mon
blog a, au cours de la semaine qui se termine, reçu un nombre de
visites record, tout comme ma boîte de courriel, qui s'est vite
remplie de commentaires, en grande majorité peu élogieux à mon
endroit, la plupart étant anonyme. Il est toujours plus facile de
cracher sur une personne quand elle a le dos tourné n'est-ce pas?
Par exemple, une dame m'a invité à aller baiser une chèvre, un
« écrivain » a créé une liste en 42 points fort
dégradante à mon endroit, et un animateur de radio montréalais
s'est permis de me traiter d'idiot en ondes, pendant que son collègue
faisait un lien entre mon billet et l'idéologie libertarienne. En
consultant diverses pages personnelles du réseau social Facebook
ouvertes à tous, j'ai également lu des dizaines de commentaires,
quelques personnes me donnant leur appui, d'autres, plus nombreuses,
se permettant d'émettre des commentaires « sales »
qu'elles n'émettraient probablement pas si la personne à laquelle
elles les destinent était dans la même pièce qu'elles.
Bien des attaques à mon endroit donc, résultant pour la plupart de
« grimpage dans les rideaux », fort émotives, bien plus
dégradantes que mes propres commentaires, gratuites et surtout vides
de sens. Ces commentateurs, alors qu'ils ont si vivement dénoncé
mes propos, sont demeurés silencieux quant à la nature carrément
haineuse de dizaines d'autres s'adressant à moi. Une liste en 42
points au sujet des hommes, produite par une de mes lectrices, a été
publiée le lendemain et pratiquement aucun homme ne s'en est plaint.
Les quelques commentaires que j'ai reçus sur le sujet étaient ceux
de gens qui trouvaient cette liste drôle.
Paul
Houde peut bien me traiter d'idiot sur les ondes du 98,5 FM à
Montréal (a-t-il lu mes dizaines d'autres billets pour se faire une
idée avant d'y aller de ce commentaire?), Patrick Lagacé peut bien
s'attaquer aux libertariens en pointant le fait que j'en suis un (y
a-t-il un lien direct à faire entre cette idéologie et mon billet
qui a selon lui « mis le feu »?), le commentateur Joël
Martel peut bien se réjouir que je ne sois plus enseignant
(dénonce-t-il avec autant de vigueur les gauchistes extrêmes qui
s'agitent dans les écoles?) mais n'y a-t-il pas place à une
réflexion plus approfondie sur le sujet, une réflexion allant plus
loin que le « bashing » à l'endroit du blogueur au
centre de la controverse?
Se pourrait-il que tous ces représentants des médias sont conscients de tabous touchant la société québécoise, mais qu'il soit plus facile de taper sur une personne qui secoue la vase dans l'étang au lieu d'ouvrir le débat sur ce qu'elle dégage et qu'on aperçoit au fond?
Se pourrait-il que tous ces représentants des médias sont conscients de tabous touchant la société québécoise, mais qu'il soit plus facile de taper sur une personne qui secoue la vase dans l'étang au lieu d'ouvrir le débat sur ce qu'elle dégage et qu'on aperçoit au fond?
Pratiquement
aucune personnalité des médias ne s'est questionnée sur un aspect
fondamental sous-jacent qui mérite amplement d'être exploré en lien
avec mon intervention :
Pourquoi des commentaires le moindrement critiques envers les
femmes entraînent un raz-de-marée alors que des actions
de nature similaire envers les hommes ne provoquent même pas une
ride à la surface de l'eau? Pourquoi y a-t-il une telle disproportion dans
les réactions tout dépendant si « l'attaque » touche
les hommes ou bien si elle touche les femmes?
À mon avis, le commentaire le plus pertinent sur toute cette
histoire a été émis par Cindy Cinnamon, propriétaire de boutiques
érotiques et chroniqueuse dans la région de Québec :
C'est intéressant de voir à quel point le droit de critique des
hommes vis-à-vis les femmes est assez minime... Nous avons (nous les
femmes) un plus grand pouvoir de critique publique présentement sur
les hommes. J'ai été aussi très attentive durant cet exercice sur
l'aspect des répliques et commentaires, c'était très intéressant
de voir les réactions diverses. Aussi je me questionne sur comment
on pourraient éventuellement s'ouvrir un peu plus à la critique, je
vois qu'on a encore la gâchette assez facile nous les femmes.
Comme le dit Cindy Cinnamon, les femmes n'ont-elles pas la gâchette assez facile? Les femmes ne sont-elles pas fermée face à la critique? Ce sont là des questions qui mériteraient des réponses qui, je l'espère, auront plus de pertinence que celles que j'ai reçues suite à la parution de mon billet!
Je
conclue aujourd'hui en remerciant Dominique Fortier, qui
travaille comme journaliste au Riverain, le journal hebdomadaire
local en Haute-Gaspésie. En exposants des points de vue des deux
côtés de la clôture sans tomber dans le « garrochage de
bouette » et les interprétations personnelles, ce représentant
de la presse a fait ce que des confrères d'autres médias, tous
gauchistes à ce que je peux constater, ont été incapables de
faire, soit d'exposer les faits de manière objective tout en
laissant aux lecteurs la possibilité de se faire leur propre idée
sur la question. Son article est disponible ici : http://www.journalleriverain.ca/2013/03/27/controverse-autour-dun-blogue
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