mardi 23 octobre 2012

Sujets du 23 octobre 2012

Proverbe/citation du jour
"L'homme ne progresse pas de l'erreur vers la vérité, mais de vérités en vérités, d'une vérité moindre à une vérité plus grande." -Swami Vivekanananda (1862–1903)


Formation collégiale en Haute-Gaspésie? La priorité devrait plutôt être donnée aux DEP
On annonce aujourd'hui que le cégep de Matane offrira bientôt deux nouvelles formations de niveau collégial à Sainte-Anne-des-Monts, soit la formation générale en sciences humaines, et une formation technique, en soins infirmiers.

Radio-Canada rapporte les commentaires de la mairesse de Sainte-Anne-des-Monts, Micheline Pelletier. Celle-ci estime que les familles de la région paient en moyenne 15 000 $ par année pour les études de leur enfant, en soulignant également que la grande majorité des jeunes ne reviennent pas dans la région : « La première pauvreté d'un territoire, c'est de ne pas pouvoir garder sa population qui, une fois scolarisée, revient, développe le milieu et participe à l'effort collectif à l'essor d'une région. Nous, ça dure depuis des décennies.»

La mairesse mentionne aussi qu'il y a des gens qui ne peuvent pas s'inscrire, parce qu'ils n'en ont pas les moyens. La dame se promet de visiter les classes de finissants de sa ville, afin d'inciter les jeunes à s'inscrire chez eux, ce qui est un défi qu'on doit relever, selon elle.

  • Des problèmes pour garder les jeunes dans la région?
  • Des problèmes pour les inciter à revenir un fois formés?
  • Des problèmes de financement au niveau des études?

Pour des questions pratico-pratiques, je crois qu'en bonifiant l'offre de formation au niveau collégial, les décideurs n'utilisent pas les ressources financières éducatives limitées auxquelles la région a accès de manière optimale.

Les données statistiques citées ici datent de 2006, mais elles donnent tout de même une idée de la situation actuelle en 2012 et de la voie qu'il faudrait prendre, idéalement, à mon avis.

Répartition de la population de 15 ans et plus selon le niveau de scolarité, le sexe et le groupe d'âge, Gaspésie–Îles-de-la-Madeleine, 2006
Âge
Sexe
Sans diplôme
DES
DEP
DEC
Université
Population totale
15-24
Hommes
46,8%
26,1%
11,2%
12,9%
2,9%
5170

Femmes
42,6%
28,3%
6,8%
18,5%
4,2%
5095
25-34
Hommes
27,3%
14,9%
25,1%
21,7%
10,9%
4260

Femmes
15,7%
14,0%
18,9%
26,9%
24,4%
4455
Source :

Pour maximiser les retombées potentielles pour la région, il faut axer les efforts sur le pourcentage de jeunes sans diplôme, de même que ceux avec un DES qui ne comptent pas poursuivre aux niveaux supérieurs, en ayant comme optique de disposer d'un bassin aussi élevé que possible de main d'oeuvre formée dans le secteur professionnel.

Compte tenu des difficultés que représente l'implantation de formations collégiales dans la région, les DEP, plus accessibles et plus susceptibles d'intéresser la population, doivent passer en priorité, c'est mon avis.

Également, c'est bien beau obtenir des programmes scolaires supplémentaires, mais si on veut que les jeunes restent dans la région, il faut leur offrir des possibilités d'emplois et un milieu de vie propres à les inciter à y demeurer. Combien de gens formés ne demeurent pas ici parce qu'ils ne peuvent pas trouver un emploi dans leur domaine ou bien parce qu'ils ne se sentent pas à l'aise dans le milieu?

J'ai depuis longtemps cessé de compter le nombre de personnes d'ici formées et qualifiées avec qui j'ai jasé et qui m'ont dit ne pas être demeurés dans le secteur pour une ou plusieurs des raisons suivantes : manque d'emplois dans leur domaine, milieu de vie "platte", non valorisation par les "locaux" de tout ce qui touche les études supérieures, népotisme (autrement dit, que les gens donnent des emplois à des amis et à la famille d'abord au lieu de prioriser les gens qualifiés) et certains cas aussi où, à compétences égales, on a préféré des gens de l'extérieur à des "locaux" qualifiés pour le poste.

Pour ce qui est du financement scolaire, sachant qu'il est difficile de mettre en place des programmes d'études supérieures sur le territoire, pourquoi ne pas simplement faire pression sur les instances gouvernementales supérieures pour que les jeunes d'ici, qui déboursent plus pour leurs études parce qu'ils doivent voyager, aient accès à un régime de prêts et bourses qui leur facilitera la vie?

D'accord pour qu'on offre plus de formations, mais à quoi bon le faire si les gens ne peuvent ensuite trouver un emploi lié à leurs études? Quels sont les efforts des élus régionaux pour que la région soit plus attrayante pour les investisseurs intéressés à implanter des entreprises génératrices de richesse?

Est-ce que les décideurs régionaux mettent vraiment les efforts aux meilleurs endroits? À vous d'en juger maintenant!

Pour plus de détails :



Enchères de la Haute-Gaspésie
Je tiens aujourd'hui à souligner une initiative de Marcel Deschamps, qui vient de lancer une page Facebook, «Enchères de la Haute-Gaspésie», page à laquelle je vous invite à vous joindre. Il est possible d'y mettre aux enchères divers articles dont vous souhaitez vous départir tout en mettant quelques dollars dans vos poches :


Marcel Deschamps est de ce genre de gars qui n'aime pas « se pogner le beigne ». Il a choisi de venir s'établir ici en région avec sa famille et au lieu de passivement attendre que tout tombe du ciel, il a créé son propre emploi. Durant la période estivale, vous pouvez le voir sillonner l'Est du Québec, offrant dans son kiosque des produits artisanaux lors de festivals et autres événements, en compagnie de sa femme Sylvie.

Bravo à vous pour votre esprit d'initiative, Marcel et Sylvie!

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