mercredi 28 décembre 2011

Sujets du 28 décembre 2011


Proverbe/citation du jour
« L'eau ne reste pas sur les montagnes, ni la vengeance sur un grand coeur. » -Proverbe Chinois

« Kim Jong Deux »
Une lectrice de nouvelles québécoise a fait parler d'elle partout autour du monde et a été rétrogradée suite à la mort du dictateur nord-coréen Kim Jong-Il. Lors d'un bloc d'informations sur LCN, Mélissa François a nommé ce dernier comme étant « Kim Jong Deux » au lieu de « Kim Jong-Il ». Sa bourde a été reprise par divers médias francophones jusqu'en Europe, et LCN a rapidement pris la décision de rétrograder la lectrice.

L'extrait audio peut être entendu en suivant ce lien : http://www.radioego.com/ego/listen/9733

On peut supposer que Mélissa François souffre d'un manque de culture générale, mais il se peut aussi qu'elle se soit trompé dans le feu de l'action, ou que la personne en charge de la rédaction des textes se soit trompée. Lorsqu'on travaille en direct, des erreurs du genre, et bien d'autres, demeurent chose possible. Méritait-elle pour autant d'être rétrogradée?

Vous souvenez-vous lorsque Bernard Derome a annoncé par erreur la défaite de Jean Charest lors des élections de 2007? L'a-t-on réprimandé pour cela? Et que dire des nombreuses erreurs commises en ondes par des gens comme Claude Poirier et bien d'autres noms connus?

Récemment, sur RDI, on a diffusé une série de « bloopers » qui se sont produits durant l'année 2011 et tout le monde en riait, alors pourquoi n'a-t-on simplement pas pris avec le sourire l'erreur de Mélissa François, en lui donnant la chance de se rectifier, au lieu de la rétrograder?

Un groupe de soutien Facebook a été créé à l'attention de Mélissa François, vous le retrouverez ici :


Un ajout à ce billet à 13h30
Écoutez l'extrait suivant. Il s'agit d'une conférence de presse durant laquelle Louiselle Lévesque, de Radio-Canada, se permet de "lancer une craque" à Jean Charest après qu'elle se soit selon toute évidence "enfargée" dans un objet quelconque :

http://www.youtube.com/watch?v=OS5scONodXA&feature=related

Qu'on aime Jean Charest ou qu'on le déteste, n'est-ce pas là un profond manque de professionalisme et d'objectivité de la part de la représentante d'un média qui est en principe neutre? N'est-ce pas un pire manquement que celui de Mélissa François?

La qualité de la couverture de l'information en Haute-Gaspésie
L'histoire relative à Mélissa François et sa bourde à LCN amène des gens à se questionner sur la qualité des informations que l'on présente au Québec. Si la nouvelle au niveau provincial semble de peu de qualité et bâclée, que peut-on dire de celle présentée en Haute-Gaspésie?
Compte tenu du territoire à couvrir, qui va de Les Capucins à Madeleine, de même que du peu de ressources disponibles, la tâche est fort difficile à accomplir. Avec une assiette de revenus publicitaires qui s'en va en s'amenuisant, croyez-vous vraiment qu'un média comme CJMC ou le journal Le Riverain a le moyen de payer un journaliste pour couvrir tout le territoire avec tout ce que cela implique, notamment un véhicule pour les déplacement et des outils de communications sophistiqués pour assurer une couverture en direct lorsque cela est nécessaire?
Vous ne devez donc pas vous étonner si, lorsque vous ouvrez votre journal ou syntonisez la radio locale, que les nouvelles soient peu approfondies, et que le journaliste ou le lecteur de nouvelles ne fasse rien d'autre que de vous résumer un communiqué émis par un organisme (quand il ne le reprend pas mot à mot avec une ou deux phrases modifiées) sans y apporter la moindre nuance. J'ai eu vent de rumeurs qui disent que certains médias régionaux (pas seulement en Haute-Gaspésie) demandent maintenant aux journalistes en place de ne plus couvrir les conférences de presse et de simplement se contenter de bâtir leurs textes à partir de communiqués.
Aussi, dites-vous que certains politiciens et d'autres organismes et entreprises exercent des pressions pour que la nouvelle qui est présentée au public soit toujours dans le « bon sens du poil ». Des journalistes et autres gens impliqués dans les médias régionaux font même l'objet de menaces de poursuites de la part de politiciens.
Certains élus, parfois même des commerçants, ne veulent pas que l'on vous communique la nouvelle en y amenant la moindre nuance ou une critique. Ce que l'on veut de la part des journalistes et animateurs de radio, c'est qu'ils agissent simplement comme une courroie de transmission pour des relations publiques. J'ai moi-même été l'objet de telles menaces, je pourrais vous en dire long sur le sujet.
Ce muselage ne s'applique d'ailleurs pas qu'aux journalistes et autres gens travaillant dans les médias. Il y a même eu encore récemment un cas où un texte d'opinion critique à l'endroit d'un élu est rapidement « disparu » du site Internet d'un journal régional, sans que l'auteur dudit texte puisse avoir la moindre explication sur ce retrait précipité de la part de la rédaction du journal.
Quelles sont les solutions face au problème du manque de couverture journalistique et au « muselage » que l'on tente d'exercer pour contrôler la nouvelle?
La présence grandissante d'Internet sur le territoire peut faire la différence. Beaucoup de gens ne sont pas à l'aise avec le Web et les médias sociaux, mais les générations montantes ne vivront pas ce problème. Conséquemment, la présence de sites Web alternatifs, de même qu'une plus grande interaction entre les journalistes et animateurs radiophoniques d'une part, et les auditeurs internautes de l'autre, feront en sorte que la nouvelle pourra plus aisément être diffusée. Cela, l'avenir nous le dira.

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