Le suicide de Marjorie Raymond provoque une onde de choc qui frappe de plein fouet non seulement les gens de Sainte-Anne-des-Monts, mais la province entière. L'intimidation est devenu le sujet dont tout le monde parle et ce triste événement a déclenché une réflexion collective sur phénomène, une réflexion qui va assurément amener les gens à être plus attentifs à ceux et celles qui en sont victimes.
Comme cela se produit lors de chaque tragédie, on cherche maintenant des coupables, des gens qu'on peut considérer comme responsables de la mort de la jeune fille. Au cours des derniers jours, que ce soit durant mes emplettes à l'épicerie, en m'entraînant au gymnase local, ou bien en consultant le site de socialisation Facebook, j'ai constaté que des commentaires très durs circulent à l'endroit de la direction et du personnel de l'école secondaire Gabriel-Le Courtois, que fréquentait la jeune victime.
Le personnel de l'établissement ne doit pas devenir le bouc émissaire de cette histoire parce que même s'il y a eu des lacunes, une multitude d'autres facteurs ont pavé la voie menant au suicide de Marjorie et ils ne dépendent pas tous de l'école. On parle d'une inaction totale de la part de la direction, de punitions « bonbon » pour les élèves qui se battent, d'une direction qui n'est pas à l'école et quoi encore.
Par exemple, on ne met pas un jeune hors d'une école comme on veut, il faut monter un dossier, il y a des règles et des procédures à suivre. Je suppose que la suspension de cinq jours imposée à une jeune fille lors d'une bagarre dont on a abondamment parlé dans les médias est la sentence la plus sévère qui pouvait être appliquée dans ce cas. Il est facile de blâmer la direction, mais elle ne fait qu'appliquer les règles qu'on lui impose de suivre. Qu'aurait-elle pu faire de plus? C'est un peu comme si on demandait à un pompier d'éteindre un incendie en ne le lui donnant qu'un verre d'eau pour le faire. On demande beaucoup aux directions d'écoles, mais on ne leur donne des moyens limités pour le faire.
Les gens les plus critiques à l'endroit du personnel de l'établissement savent-ils vraiment de quoi ils parlent? Sont-ils conscients de la montagne de contraintes à laquelle doivent faire face la direction, les enseignants et le personnel de soutien quand vient le temps de résoudre un problème? Le lendemain du suicide par exemple, des parents se sont précipités à l'école pour demander que l'on prenne des mesures pour que leurs enfants ne soient plus victimes d'intimidation. Était-ce vraiment le temps d'agir ainsi?
Ce drame qui frappe la Haute-Gaspésie ne doit pas devenir une chasse aux sorcières. Madame Line Miville, directrice de l'école, de même que la directrice adjointe Nathalie Marin, ainsi que le personnel, font actuellement l'objet de critiques que je trouve injustes, pour ne pas dire totalement inacceptables. Ces gens sont humains, comme vous et moi, et le drame les touche tout autant, sinon plus, parce qu'ils comptent parmi les acteurs les plus proches de la victime de ce drame. Il ne faut pas faire de ces personnes des boucs émissaires. Ces gens aussi sont touchés par le drame, ces gens aussi ont besoin de support.
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