Proverbe/citation du jour
«Le langage est la peinture de nos idées.»-Rivarol
Des futurs profs qui en arrachent en français dans un système qui enseigne mal la langue
On ne doit pas demander à une personne qui se destine à
l'enseignement de posséder son français aussi bien qu'un membre de
l'Académie française,
mais celle-ci doit au moins avoir des connaissances linguistiques
supérieures à la moyenne.
Je lis ce matin un
article où on spécifie que plus de cinq années après son
entrée en vigueur, l'examen obligatoire de français est échoué
par la moitié des étudiants en enseignement à la première
tentative. Est-ce normal? NON. Comment notre jeunesse peut-elle
apprendre à bien écrire quand les enseignants en sont eux-mêmes
incapables?
Je ne me sens pas si bien placé pour faire la morale aux futurs
enseignants et à ceux qui travaillent présentement dans le domaine.
J'ai été moi-même prof durant dix ans, après avoir complété un
baccalauréat en enseignement du français au secondaire à
l'Université Laval, en 1993. J'ai réussi l'examen obligatoire de
français d'alors par la peau des dents, mais je l'ai réussi quand
même, à la première tentative. J'ai aussi passé facilement le
test de compétences du CÉFRANC en décembre 1997, avec une moyenne
cumulative de 87%. La dame qui m'a communiqué mes résultats m'a
alors dit que j'étais nettement au-dessus de la moyenne.
Le français n'a jamais été ma matière la plus forte sur le plan
académique, j'étais plus doué en histoire. Or, j'ai délibérément
choisi le français parce que j'étais conscient qu'avec un diplôme
dans cette matière, je serais un enseignant plus polyvalent. La
suite m'a donné raison, car lorsque je devais passer un test de
français lors d'une entrevue d'embauche, je me classais toujours
parmi les meilleurs, mais encore mon français est loin d'être
parfait, je le reconnais.
Quand c'était possible, dans mes classes de français, je ne suivais
pas le programme. Je préférais consacrer le tiers à la moitié du
temps en classe à des exercices de grammaire et d'orthographe, en
donnant notamment des dictées et des exercices d'homophones. Dans de
petits classes, comme celles auxquelles j'enseignais, en milieu
autochtone (dix à quinze élèves par classe en moyenne), cela
allait bien, mais ce travail devient immense pour une enseignante qui
a quatre classes de trente élèves dans une école de taille plus
importante.
Au début des années 1990, le programme de français mis en place
par le péquiste Camille Laurin, au début des années 1980, était
encore en vigueur. Ce dont je me souviens le plus à ce propos, c'est
qu'on y avançait l'idée que la langue devait être enseignée à
partir d'exemples tirés de textes et qu'on devait éviter
d'enseigner la grammaire « pure » à partir d'exercices
spéciaux. On parle ici du primaire et du secondaire.
Que dire de ce qui se passe ensuite au cégep et à l'université?
Sauf si on suit des cours spécialisés en langues, plus personne n'a
à suivre des cours de français, ce qui veut dire que le peu
d'acquis des premières années en classe tombe dans l'oubli.
Tout ce dont il est question ci-haut, c'était avant l'avènement
d'Internet. Les « téléphones intelligents » n'aident
assurément pas la jeunesse à mieux écrire. Au contraire, ils
empirent la situation...
Tout cela pour vous dire qu'il est clair que nous devons rehausser
les standards de l'enseignement de la langue dans nos écoles, et ce
dès le début du primaire, et oui, nous devons aussi être plus
sévère dans la sélection de ceux et celles qui veillent à
l'éducation de nos enfants.
Qui parmi vous a appris son français grâce à ce livre? |
Il n'y a pas encore de P.A. Junior dans le décor, mais je me promets
de lui enseigner moi-même la langue s'il finit par voir le jour.
J'ai précieusement conservé depuis ma première année du primaire
le livre que l'on utilisait en classe pour nous apprendre à lire et
à écrire, « Jouons ensemble.» Qui ici se souvient de la
petite souris qui fait « Hi! Hi! » et du cultivateur qui
fait «Hue! Hue! »??? La méthode a été efficace dans mon cas
et dans celui de ma sœur? J'ai l'intention de la communiquer aux
descendants des Beaulieu!!!
Trotte-Menu dit "Hi! Hi!" et le moissonneur dit "Hue! Hue!" |
Pour conclure, je rie à m'en fendre la gueule quand j'entends un
souverainiste venir me brailler qu'on doit veiller à la préservation
du français, la langue de nos ancêtres, surtout quand je constate
que la plupart d'entre eux ne sont pas foutus d'écrire un français
meilleur que le « méchant fédéraliste » que je suis...
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