Le décès de Jean Lapointe et mes débuts en radio
Jean Lapointe est décédé, hier, à l'âge de 86 ans. Cela me rappelle mes débuts en radio, quand j'étais étudiant et que je patchais le trou du samedi matin, de 7h à midi, pour CJMC 1490, à Sainte-Anne-des-Monts.
J'écris "patcher le trou" parce que c'était un bout de l'horaire qui était à peu près toujours comblé par du personnel sur appel. L'histoire est amusante, je crois, raison pour laquelle j'ajoute ici bas des détails.
Dès ma plus tendre enfance, comme Tintin (qui était mon héros de bandes dessinées), je voulais être journaliste. J'ai réussi, mais de manière indirecte, à le devenir, en devenant animateur à temps partiel, à travers plein d'autres projets de vie (notamment comme prof).
C'est une rupture amoureuse, quand une jeune dame dont je m'étais amouraché m'a rejeté, à l'été 1991, parce que j'avais une bedaine et que je n'aimais pas la musique Dance (avec le recul, je trouve ça ridicule, mais bon, on apprend avec le temps, parfois du moins...), qui m'a donné le courage de me présenter par la suite aux studios de CJMC 1490, pour tenter ma chance.
Je voulais impressionner la jeune dame en question et regagner son coeur (ça n'a pas marché, mais au fond, ça n'a rien changé), alors , durant la pause universitaire automnale de cette même année, je me suis rendu à la station pour réaliser un démo, qui a été le point tournant. J'ai réussi, et j'ai été appelé durant la période des fêtes de 1991. J'ai effectué mon premier "vol en solo" le 32 décembre 1991, de 18h à 20h, puis j'ai été en ondes le samedi 4 janvier 1992, de 7h à midi.
Merci à une autre personne qui était employée dans la même station, à cette époque, une personne qui a demandé à plusieurs reprises par la suite que je sois son remplaçant durant ses absences en ondes.
J'étudiais alors à Laval, en éducation. Quand je passais en Gaspésie, pour mes stages en enseignement, les quelques dollars gagnés à animer le samedi matin payaient mon essence et une partie de mes repas du midi à l'école L'Escabelle (merci encore en passant, à titre posthume, à Robert Rioux, mon maître de stage, à l'automne 1992 et au printemps 1993, un gars extraordinaire dont l'impact en Haute-Gaspésie a été incroyable, ce gars-là mérite d'avoir sa statue à Cap-Chat.)
J'ai fait mon chemin, par la suite. J'ai "patché des trous" encore et encore, quand j'étais de passage en Gaspésie, durant des congés universitaires, mais aussi par la suite, quand mes études ont été terminées, en mai 1993.
J'ai eu des appels d'auditrices qui aimaient entendre "Mon oncle Edmond". Je me souviens plus précisément d'une en particulier qui m'a dit, un samedi matin pluvieux de l'été 1992, que j'amenais du soleil dans sa matinée...
C'est en animant le samedi matin que je me suis le plus fait les dents comme animateur. Les appels de "petites dames" (ne le prenez surtout pas de manière péjorative) qui aimaient entendre du Jean Lapointe ou bien "Petit matin", de Sylvain Lelièvre, que j'ai eu les moments les plus agréables de ma vie, comme animateur "régulier", le style qui fait jouer des tounes sans donner son opinion de manière crue.
Depuis, je me suis fait botter hors des ondes, parce que j'ai dérangé des gens importants qui ont suffisamment impressionné mon boss, même si dans les faits, en ce qui me concerne du moins, leur statut de gens "importants" ne change rien au fait que leurs agissements crochent méritent d'être dénoncés. Cela devient malheureusement de plus en plus difficile à faire, de nos jours. La pandémie n'ai pas aidé sur ce plan : les médias ont besoin d'argent pour rouler, et l'avènement d'Internet a érodé les revenus au point où même les radios parlées dérangeantes de Québec se mettent à genoux devant le gouvernement pour avoir des subventions.
Je n'ai clairement plus du tout ma place dans les médias, je refuse tout simplement de me taire, encore plus quand c'est parce qu'une vérité qui mérite d'être diffusée ne l'est pas à cause du cash et/ou de la rectitude politique.
Pour revenir au sujet du début de ce billet, R.I.P. Jean Lapointe!
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