Proverbe/citation
du jour
“Devenir ou ne pas devenir... De peur d'être?”-Deborah Ruffato
Des
oublis majeurs dans le court métrage « Du souvenir au
devenir »
Un court métrage de Sarah L'Italien, «Du souvenir au
devenir», est maintenant disponible via Youtube :
Dans ce documentaire, basé sur une idée originale de Monique
Campion, on peut voir des extraits inédits de films anciens réalisés
par monsieur Charles Faucon durant les années 1950, à
Sainte-Anne-des-Monts.
Ce film est fort intéressant, car il nous permet de revoir des
bâtisseurs de notre région, notamment Claude Jourdain, Benoît Jean
et aussi Camille Michaud. Y est aussi présent le docteur Gaétan
Lemire, que j'ai immédiatement reconnu, car j'ai subi deux
opérations de ses mains, une pour une crise d'appendicite, en 1978,
et une autre pour mes amygdales, en 1979. En effectuant une courte
recherche pour savoir ce qu'il est advenu du docteur Lemire et j'ai
découvert qu'il
est décédé en 2005.
S'il est vrai que des mouvements coopératifs ont permis à notre
région de se développer, comme on le mentionne dans la narration,
je crois noter deux oublis majeurs à propos d'événements qui ont
eu, à mon avis du moins, un impact fort important dans le
développement économique de Sainte-Anne-des-Monts.
Le premier oubli est celui de l'ouverture du magasin People's, sur la
1re Avenue Ouest, à Sainte-Anne-des-Monts, au tournant
des années 1950 et 1960. À cette époque, la compagnie de magasins
à rayons souhaitait s'établir à Cap-Chat, mais s'est heurtée à
l'opposition de marchands locaux, ce qui a finalement mené à
l'ouverture d'une succursale dans le village voisin. J'aimerais bien
retrouver un extrait du journal La Voix gaspésienne de l'époque que
j'ai lu, il y a de cela plusieurs années, où il en était fait
mention.
En quoi peut-on estimer que l'ouverture du People's a été un point
tournant au niveau économique? Cela s'explique par le fait que ce
magasin a orienté le trafic commercial en direction de
Sainte-Anne-des-Monts, un village qui, à l'époque, plus petit que
Cap-Chat et même le village situé plus à l'Est,
Saint-Joachim-des-deux-Tourelles, si ma mémoire ne manque pas. Ce
phénomène explique peut-être même pourquoi divers services
gouvernementaux se sont développés par la suite à
Sainte-Anne-des-Monts, que ce soit la polyvalente locale ou bien
l'hôpital. D'ailleurs, parlant de la polyvalente, j'ai eu vent qu'à
l'origine, celle-ci devait compter un niveau plancher et deux étages,
mais le deuxième étage aurait été « déplacé » vers
Cap-Chat, à cause de la grogne populaire. Que l'on me corrige si je
fais erreur.
L'autre oubli du documentaire, plus grand encore, est celui de
l'ouverture des Mines Madeleine, à la fin des années 1960. Le gisement a été découvert en 1964 et, après une pause durant les années 1970, l'exploitation a repris jusqu'à la fermeture définitive, en 1982. C'est
surtout grâce à ce boum économique minier que Sainte-Anne-des-Monts est devenu la
ville la plus importante du Nord de la Gaspésie.
Sans les Mines
Madeleine, jamais notre ville ne se serait développée autant sur le
plan social et économique. Il suffit de jaser avec des personnes
plus âgées qui ont connu l'effervescence de cette époque pour
mieux comprendre. Les bars du coin roulaient même en plein milieu de
la semaine alors. Il ne faut pas oublier la mine de cuivre de
Murdochville, également, dont l'impact se faisait aussi sentir chez
nous. Cette mine a quant à elle été en opérations de 1955 à 1999, ce qui n'est pas rien, d'autant plus qu'on prévoyait à son ouverture qu'elle serait productive durant tout au plus quatre ou cinq ans.
Oui, le mouvement coopératif a eu une
influence positive sur notre milieu, mais sans la présence de
compagnies privées de plus grande importance et de bureaux
gouvernementaux, Sainte-Anne-des-Monts ressemblerait bien plus à
Marsoui ou Mont-Louis qu'autre chose de nos jours. On ne mentionne
rien de cela dans le documentaire et je trouve le tout dommage.
Les coopératives c'est bien beau, et oui, dans le contexte actuel,
leur renaissance est souhaitable, mais il ne faut pas non plus
oublier le fait que sans industries de plus grande importance, notre
milieu n'évoluera pas, et ce ne seront certainement pas les totems
en bois flotté qu'on plante un peu partout qui vont amener de
l'argent chez nous.
Je souligne une fois de plus ce qui est à mon avis la pire connerie
économique et sociale qui a frappé notre région au cours des 50
dernières années : le démantèlement du secteur professionnel
à l'école polyvalente locale, au milieu des années 1980. Nous
remontons tranquillement la pente grâce à l'implantation de
programmes comme celui des monteurs de ligne et un autre en plomberie
et chauffage, mais il ne faut pas s'arrêter là.
Rien ne dit qu'un jour les mines n'ouvriront pas à nouveau, et le
sous-sol contient aussi du pétrole et d'autres richesses. Cela
aussi, il ne faut pas l'oublier.
Je tiens à conclure en notant l'excellent travail de la cinéaste
Sarah L'Italien et des autres personnes impliquées dans le projet. Mis à part ce que je considère ces deux "oublis", le documentaire est fort intéressant.
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