Mes débuts en enseignement
Un signe du temps qui passe. Cela fait trente ans aujourd'hui que j'ai obtenu ma première tâche réelle à titre d'enseignant. J'ai été appelé pour remplacer Gilda Lebeau en français de troisième secondaire, à la polyvalente Gabriel-Le Courtois, le 18 avril 1994. Je suis demeuré à ce poste jusqu'à la fin de l'année scolaire, le 22 juin de la même année (j'ai une bonne mémoire des dates, n'est-ce pas?)
J'ai travaillé comme prof dans diverses écoles d'avril 1994 à juin 2006. Un total de dix années en classe (j'ai pris une pause en 2000-2001 pour compléter une AEC en informatique à Montréal et pendant six mois, en 1999-2000, je suis retourné à la radio.)
Je suis devenu enseignant suite à une déviation de parcours. En effet, quand j'ai appliqué dans divers programmes universitaires, à la fin de ma formation collégiale, en 1989-1990, j'ai été accepté à Moncton en psychologie, et dans mon choix secondaire (B.E.S. en enseignement du français au secondaire) à l'UQAM et à l'Université Laval.
Pourquoi le français? Pour une simple question de versatilité. En fait, je ne visais pas l'enseignement de cette matière précise. Je comptais plutôt enseignement comme généraliste dans de petites écoles en région éloignée, et j'avais aussi comme but de devenir au moins durant une année enseignant de français langue seconde, dans un milieu anglophone, pour parfaire mon anglais.
En plus de cela, je prévoyais déjà, en 1993, de retourner étudier en informatique, après cinq années en enseignement, afin d'acquérir des compétences en éducation à distance.
Avec le recul, je me souviens à quel point j'étais stressé, parce qu'en plus de travailler le jour, à l'école, de 9h à 16h, j'avais aussi mon poste d'animateur de fin d'après-midi à CJMC, de 16h à 19h du lundi au mercredi, et de 16h à 18h, les jeudis et vendredi, en plus du samedi matin de 7h à midi, sans oublier que je devais aussi combler des vides pour l'émission country du samedi soir, de 18h à 21h, et celle du rétro, le dimanche matin, de 9h à 13h. Ajoutez à cela des cours du soir en administration, pour un certificat offert par l'UQAR à Sainte-Anne-des-Monts. J'ai complété cinq cours, de septembre 1993 à juin 1994. Il y a eu des moments où j'étais brûlé pas à peu près, quand la journée se terminait.
Pour en revenir à l'enseignement, dès mes débuts, je connaissais mes forces et mes faiblesses. J'ai toujours eu de la difficulté à gérer une classe. Par contre, en matière de versatilité, ma culture générale et diverses habiletés m'ont servi pour monter des cours avec des moyens assez souvent limités merci.
Par exemple, il m'est arrivé de ramasser tout ce qui trainait comme ordinateurs "kaputs" dans une école et d'en retaper plusieurs pour créer un réseau dans ma classe. J'étais prof en informatique pour le Conseil scolaire francophone provincial de Terre-Neuve et Labrador, en 2001-2002. J'ai alors utilisé de vieilles machines pour offrir un nombre d'ordinateur plus grand dans ma classe, en plus de mettre en ligne un cours de mathématiques de 10e année, selon les directives du gouvernement de la province qui souhaitait offrir un éventail élargi de cours accessibles à distance.
En 2002-2003, via le programme "Ordinateurs pour les écoles", j'ai monté un réseau de 20 ordinateurs pour la classe d'informatique (j'ai pu obtenir alors 20 Pentium I 200 Mhz, cela semble risible, mais à mon arrivée, il n'y avait dans la classe qu'une dizaine d'ordinateurs 486!!!)
Ensuite, en 2005, à Sept-Iles, j'ai monté un petit réseau de cinq machines avec un serveur Linux dans ma classe en cannibalisant une dizaine de vieux Pentium I qui accumulaient la poussière dans un entrepôt. J'ai fait la même chose à l'école secondaire Uashkaikan, à Betsiamites, l'année suivante.
À travers tout cela, j'ai organisé des activités pour les étudiants (notamment des lancements de fusées miniatures, des atelier en informatique, un album de finissants, etc.)
Comme je le mentionnais plus haut, j'ai toujours eu de la difficulté à gérer des cas disciplinaires, en classe, Cela a toujours été ma grande faiblesse, et enseignement, c'est bien plus faire de la discipline que donner de la matière.
En plus de cela, je suis souvent entré en conflit avec d'autres enseignants et des directions d'école, parce que ma vision de l'école et mon approche différaient de celle des autres. Dans le contexte actuel, en éducation, il est clair que je suis encore moins à ma place que je ne l'étais, en 1994.
J'ai travaillé brièvement à nouveau comme suppléant, de janvier à juin 2019. J'ai vite constaté que la situation en milieu scolaire s'était encore dégradé, depuis mon départ, en 2006. Je crois que les cellulaires y sont pour beaucoup, mais il y a aussi beaucoup d'autres facteurs à prendre en considération.
Les raisons pour lesquelles je considère que le modèle éducatif québécois actuel est en échec vous seront peut-être présentées un jour, dans ce blog.
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