Proverbe/citation
du jour
« When you blindly give up your free will to a higher
authority, be sure you are not also giving up control of your
ultimate destiny. »-
« A
New Life »(The Outer Limits)
Big Brother et vie privée
volontairement livrée à l'État
Je le mentionnais dans mon billet d’hier : je regarde de moins
en moins de films, préférant consacrer mon temps de visionnement à
des documentaires. Il y a eu exception samedi soir, puisque je me
suis rendu au club vidéo local (je n’ai pas le câble, donc pas de
choix en ligne) pour en louer un, en sachant exactement à l’avance
lequel, un film qui illustre bien la problématique du juste
équilibre entre la sécurité nationale et la vie privée des
citoyens : «
Snowden »,
par Oliver Stone.
J’en prends et j’en laisse toujours quand je visionne quelque
« basé sur fait vécu » que ce soit. N’empêche que le
jeune informaticien pointe des faits troublants, mais qui ne sont pas
étonnants non plus, parce que sans avoir de preuves, une personne
avec un minimum de jarnigouène peut se douter à l’avance que les
gouvernements (pas seulement les USA) surveillent les moindres faits
et gestes de monsieur tout le monde.
C’est en lisant un article du magazine L’Actualité portant sur
un livre écrit par Mike Frost, un ancien espion canadien, que je me
suis pour la première fois intéressé à la question de l’écoute
électronique. C’était en 1999. Je me souviens que Mike Frost y
mentionnait que déjà, dans les années 1980, un ordinateur pouvant
être contenu dans une grosse valise pouvait filtrer des milliers
d’appels téléphoniques simultanément.
Je n’ai finalement lu le livre de Mike Frost, « Moi, Mike
Frost, espion canadien » (
«Spyworld »
dans sa version anglaise) qu’en 2004, après l’avoir
emprunté à la bibliothèque municipale de Sept-Iles.
J’ai par la suite creusé davantage pour en savoir plus sur le
sujet. À titre indicatif, en 1986, il y avait trois superordinateurs
Cray au Canada. L’un d’entre eux était employé par
Environnement Canada dans un centre météorologique, à Dorval, un
autre se trouvait à Toronto, dans l’université du même nom, et
était utilisé pour des recherches en mathématiques, tant que le
dernier, employé par le CST (Centre de sécurité des
télécommunications), à Ottawa, servait à la surveillance
électronique, étant capable de surveiller 500 millions de mots à
la seconde et 20 000 conversations téléphoniques EN MÊME TEMPS
(
source).
On parle de technologie d’il y a 30 ans. Imaginez-vous ce dont sont
capables les systèmes informatiques de nos jours, avec Internet, les
téléphones intelligents, etc. Il est encore plus facile d’exercer
une surveillance constante et discrète.
Dites-vous que pratiquement tout ce que vous dites et que vous
écrivez, via votre cellulaire ou votre ordinateur personnel, est
filtré via un système informatique quelque part, au moment même,
autant vos propos que vos habitudes de consommation (lorsque vous
commandez un article via le Web ou quand vous réglez une facture via
le paiement direct) que votre localisation, via le GPS intégré dans
votre téléphone, sinon par triangulation par le biais des tours de
téléphonie cellulaire, et que dire de tout ce que vous dévoilez à
votre propos via Facebook ou Instagram? Qui plus est, l’État a
accès au contenu de vos messages textos privés et à vos courriels.
Sans tomber pour autant dans la paranoïa, nous avons de foutues de
bonnes questions à nous poser, autant sur la capacité de l’État
à fouiller dans nos renseignements personnels, sans notre
autorisation, que sur la vilaine tendance que nous avons de lui en
fournir volontairement, en toute insouciance, sur un plateau d’argent
virtuel.
Un
autre article, tiré lui aussi de L’Actualité, mais plus
récent que celui mentionné plus haut, mérite une lecture.