samedi 24 mars 2012

Sujets du 24 mars 2012

Proverbe/citation du jour

«Vous avez trois sortes d'amis: vos amis qui vous aiment, vos amis qui ne se soucient pas de vous, et vos amis qui vous haïssent. » -Chamfort


Abus d'autorité et tentatives de muselage de la presse au Québec

Ce matin, je souhaite relater une histoire inquiétante. Elle représente un parfait exemple des abus d'autorité qui ont cours chez nous, au Québec. Je fais ici référence à la perquisition qui s'est déroulée le 15 mars dernier chez le journaliste Éric Yvan Lemay, du Journal de Montréal, suite à un reportage au sujet de dossiers médicaux laissés à la traîne dans des couloirs d'hôpitaux.

Vous rendez-vous compte que des administrateurs négligents dans leurs fonctions se servent de la police pour tenter de faire taire un représentant de la presse qui a rendu publique une situation dérangeante, et que le système de justice a permis à tout ce beau monde d'obtenir les mandats nécessaires pour le faire?

Éric Yvan Lemay est un journaliste spécialisé dans le domaine médical. Le 9 février dernier, il s'est rendu notamment à l'hôpital Honoré-Mercier de Saint-Hyacynthe et a pu prouver qu'il était aisé d'y mettre la main sur les dossiers confidentiels de plusieurs patients car ceux-ci étaient abandonnés dans les couloirs de l'établissement de santé. Il a pu aussi avoir facilement accès à plusieurs dossiers de patients abandonnés dans des corridors de trois autres établissements.

Suite à une plainte de la direction et d'un médecin de l'hôpital Honoré-Mercier, la Sûreté du Québec a mis le journaliste en filature. Selon des documents de la police auxquels les médias ont eu accès, du 25 février au 12 mars dernier, on a procédé à la surveillance d'Éric Yvan Lemay, allant même jusqu'à suivre sa conjointe jusqu'à son travail en une occasion.

Il s'en est suivi une perquisition en règle chez le journaliste. Grâce à trois mandants signés par la juge Suzanne Paradis de la Cour provinciale, des mandats autorisant même que la perquisition puisse se dérouler durant la nuit, deux enquêteurs de la SQ se sont présentés au domicile d'Éric Yvan Lemay à 6h45 du matin. Lemay était sur place, de même que sa conjointe enceinte et leurs deux jeunes enfants. Le journaliste a fait a déjeuner aux deux enfants et les a préparés pour qu'ils aillent à la garderie sous les yeux des policiers.

Ladite perquisition a débuté par la suite et duré quatre heures, en présence du journaliste et d'un avocat mandaté par Quebecor. La police considère Éric Yvan Lemay comme suspect d'un vol d’un bien d’une valeur de moins de 5 000 $ et de trafic de renseignements identificateurs. On lui reproche aussi d’avoir fouillé dans des dossiers de patients et de les avoir photographiés.

Les enquêteurs sont repartis avec des vêtements du journaliste, soit un manteau, une casquette, une chemise et un sac à dos qu'il aurait portés en réalisant son reportage, au cours duquel il a été filmé par les caméras de surveillance de l’Hôpital Honoré-Mercier. Même si les mandats donnaient aux enquêteurs le droit de saisir l’ordinateur et les disques durs du journaliste, ils ne sont repartis qu’avec des fichiers pertinents.

On peut dire qu'on a littéralement sorti l'artillerie lourde dans l'enquête sur ce journaliste. On a réservé à ce dernier, pour un crime mineur (en fait en est-ce vraiment un?), un traitement habituellement réservé à des criminels dans des cas plus importants, comme une perquisition chez un trafiquant de drogue.

Éric Yvan Lemay mérite des félicitations de la part des autorités des hôpitaux visés pour avoir dénoncé des traîne-savates qui négligent leur travail. Au lieu de cela, on tente de le bâillonner. On peut bien blâmer le gouvernement de Stephen Harper qui limite aux journalistes l'accès à l'information, mais des gestes plus graves encore se déroulent chez nous au Québec et méritent d'être dénoncés.

Sachez, je souhaite conclure sur le sujet ici, qu'on n'a même pas à sortir de la Gaspésie pour découvrir des gestes de même nature. Par le biais de mises en demeure et de menaces de poursuites, des élus et des fonctionnaires de la région agissent exactement dans le même sens. La situation est grave : des gens qui ne tolèrent aucune critique, tout comme des gens carrément dans le tort, se servent de menaces et du système judiciaire pour faire taire d'autres personnes qui ne font rien d'autre que dénoncer une situation grave ou émettre des critiques du système qui ne sont en rien diffamatoires.

Je peux vous en dire quelque chose, car j'ai à quelques reprises fait l'objet de menaces du genre durant la période au cours de laquelle je travaillais comme animateur du matin sur les ondes de CJMC FM 100,3 à Sainte-Anne-des-Monts. Je me promets de vous donner davantage de détails sur le sujet un de ces jours.


Pour plus de détails :

http://www.journaldemontreal.com/2012/02/08/dossiers-mal-proteges


Murray Rothbard

Grâce à un contact Facebook qui m'en a fait parvenir une image et une citation, j'ai pu en apprendre plus cette semaine au sujet de Murray Rothbard (1926-1995). Cet homme était un économiste et un philosophe politique américain, un théoricien de l’école autrichienne d’économie (élève de Ludwig von Mises), du libertarianisme et de l’anarcho-capitalisme.

Rothbard avait comme ambition d'élaborer un système théorique complet. Son œuvre est composée d'une vingtaine d'ouvrages et de nombreux articles et explore à la fois les champs de l'économie, de la philosophie politique et de l'Histoire.

Il supportait la loi du libre marché, dénonçait les monopoles d'État et le corporatisme (qu'on a tendance à confondre trop souvent avec le capitalisme au Québec soit dit en passant). Il croyait aussi que l'entreprise privée peut fournir de manière plus efficace des services à la population que les monopoles étatiques et que la taxation est un vol à grande échelle. Vous pourrez en apprendre plus à son sujet en consultant les liens ici bas.

Je vais tenter de traduire au meilleur de mes connaissances la citation de Rothbard qu'on retrouve en haut de mon billet. Elle concerne la compréhension de l'économie par les gens.

It is no crime to be ignorant of economics, which is, after all, a specialized discipline and one that most people consider to be a ‘dismal science.’ But it is totally irresponsible to have a loud and vociferous opinion on economic subjects while remaining in this state of ignorance.”

« Ce n'est pas un crime d'être ignorant au sujet de l'économie, qui est, après tout, une discipline spécialisée et en est une que la plupart des gens considèrent comme étant une science banale. Mais il est totalement irresponsable de tenir un discours fort et féroce sur des sujets économiques tout en demeurant dans cet état d'ignorance. »


Cela doit nous rappeler qu'il y a beaucoup de gens au Québec et ailleurs qui critiquent l'économie (tout comme bien d'autres sujets d'ailleurs) sans avoir une foutue idée de ce dont ils parlent.

Cela me fait aussi penser à une « citation célèbre » de Gilbert L., un coloré enseignant en mathématiques malheureusement décédé en 2008 dont beaucoup parmi mes lecteurs de la Haute-Gaspésie doivent se souvenir, qui nous disait souvent : «Mieux vaut se taire et avoir l'air ignorant que de parler et de prouver qu'on l'est. »


Pour plus de détails :

http://en.wikipedia.org/wiki/Murray_Rothbard

http://fr.wikipedia.org/wiki/Murray_Rothbard

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