vendredi 2 mars 2012

Sujets du 2 mars 2012

Proverbe/citation du jour

«Le moment donné par le hasard vaut mieux que le moment choisi.» -Proverbe Chinois


Démocratique, le vote à main levée???

Afin de contester la hausse des frais de scolarité souhaitée par le gouvernement du Québec, les étudiants de divers cégeps et universités votent en faveur de la grève. Il semble que dans plusieurs établissements, le vote est serré. Un étudiant de la région de Montréal m'a rapporté hier que la grève a été demandée par 60% des jeunes présents lors d'une assemblée dans l'établissement qu'il fréquente. Dans cet endroit, comme dans plusieurs autres, on a demandé que le vote se tienne à main levée.

Le vote à main levée... Est-il si démocratique que l'on voudrait le croire? Vous n'ignorez certes pas que les syndicats favorisent également de beaucoup ce type de scrutin dans leurs assemblées. Or, quand une personne s'oppose à la tenue d'une manifestation par exemple, mais qu'elle est au milieu d'un salle où les « pour » sont plus nombreux que les « contre », par crainte de représailles, ne serait-elle pas tentée de voter en faveur bien malgré elle, en voyant une poignée de « goons » regarder la foule de manière sévère lorsque vient le temps pour ceux qui sont contre de lever la main?

Je me souviens avoir entendu un jour une dirigeante syndicale questionnée sur le sujet dire que le vote à main levée « était préférable dans le type d'organisation où elle évoluait » et que « la dissidence des membres du syndicat était respectée.» Hum... Peut-on en être vraiment certain?

Si les représentants syndicaux sont si en faveur de la « démocratie » qu'ils le disent, qu'ils soient des leaders étudiants ou des représentants de travailleurs, alors pourquoi ne procèdent-ils pas carrément à l'élimination du vote à main levée et à la mise en place d'un scrutin par vote secret comme c'est le cas par exemple lors des élections? Sinon, pourquoi l'État ne légifère-t-il pas pour que le vote à main levée soit interdit?

Un combat inégal

Je poursuis ici de manière indirecte en lien avec le sujet précédent. Le combat entre les «pour » et les « contre » la grève est-il à armes égales? Mes quelques contacts qui étudient au niveau collégial et universitaire me rapportent des informations sur le sujet et dans au moins deux cas (un cégep de la région de Montréal et un autre situé dans l'Est du Québec) les leaders des grévistes sont aussi membres de l'association étudiante de leur établissement, ce qui veut dire qu'ils ont à leur disposition des locaux et des ressources qui ne sont pas accessibles aux gens en défaveur de la grève.

Tiens, en certains endroits, des affiches de haute qualité des pro-grève sont présentes sur les murs, alors que les gens contre celle-ci doivent se contenter d'affiches « maison » passées à la photocopieuse. D'où vient l'argent des associations étudiantes qui se paient des posters de luxe? Serait-il possible que les millions de dollars des cotisations syndicales de travailleurs québécois servent en partie au support logistique des manifestants et que les associations étudiantes soient noyautées par des groupes extérieurs?

Aussi, on permet à des gens qui n'étudient même pas dans les établissements concernés de venir manifester pour la grève, ce qui veut dire par exemple qu'un étudiant de l'UQAM peut se pointer dans un collège pour venir faire pression sur les gens qui ne pensent pas comme lui. On m'a même rapporté que des leaders syndicaux étaient présents lors d'un débat qui s'est tenu dans un cégep plus tôt cette semaine et que des groupes de « crieurs » se mettaient à hurler chaque fois qu'une personne exprimait démocratiquement son opposition au refus d'aller en classe.

Remarquez aussi qu'on a pu voir dans les médias des manifestants arborant une tuque noire de la CSN (entre autres) donner leur point de vue à la télé, ce qui veut dire que des centrales syndicales apportent leur soutien aux jeunes.

Malgré tout, dans ce combat inégal, il y a encore des jeunes qui ont le courage d'exprimer leur dissidence. Plusieurs parmi les « anti-grève » disent pourtant clairement qu'ils sont contre la hausse des frais, que le gouvernement devrait commencer par mieux gérer le bien commun, mais qu'ils ne croient pas qu'en séchant leurs cours de la sorte cela ferait avancer la cause. Je tiens aujourd'hui à dire « Bravo » à ceux et celles qui, malgré leurs moyens limités, ont le courage de s'opposer au rouleau compresseur qu'on tente de leur faire passer sur le corps!


AJOUT

Voici un lien vers la page de l'AGECAR, l'Association générale étudiante du campus de Rimouski de l'UQAR :

http://www.facebook.com/pages/AGECAR-Association-g%C3%A9n%C3%A9rale-%C3%A9tudiante-du-campus-de-Rimouski-de-lUQAR/243918996661

On y retrouve un message en date du 2 mars 2012, à 13h :

En ce 5ieme jour de grève, les étudiants de l'UQAR ont reçu l'appui d'une quarantaine de pères de famille venu nous appuyer dans notre revendication et dans notre grève. Ils sont venu sur nos lignes de piquetage sur l'heure du midi. On lâche pas le mouvement commence à prendre une ampleur considérable!

Un étudiant présent sur place m'a fait parvenir cette photo en lien avec l'annonce ci-haut :

Une preuve que la CSN marche main dans la main avec les étudiants en faveur de la grève à Rimouski!



1 commentaire:

  1. Salut PA,
    Effectivement, dans nos écoles, il y a malheureusement plusieurs étudiants de l'externe qui viennent pour promouvoir la grève ainsi que des Think Tank syndicalistes comme Éric Martin, instigateur de la grève de 2005 qui construisent des arguments pré-fabriqués avec des données fallacieuses de l'IRIS pour promouvoir le socialisme et l'endoctrinement syndical chez les jeunes étudiants qui sont encore malléables et naifs face a la vie. Nous avons eu la chance d'avoir Éric Duhaime à notre école pour promouvoir la liberté d'expression et plusieurs personnes de la gauche extrémiste ont tentés de s'attaquer personellement à Éric qui est resté calme et respectueux face aux prémisses personnelles de gens de l'IRIS et de l'UQAM qui n'avaient meme pas d'affaire dans le débat. Un grand merci à Éric Duhaime et à toutes les personnes qui tentent de défendre la liberté d'expression dans un monde où les syndicats sont omni-présents et tentent de faire taire tous ceux qui osent parler en défaveur de certaines pratiques douteuses.

    D'ailleurs, j'hésite à m'identifier sur ce forum sachant que certains professeurs dans plusieurs cours du collège insultaient les gens qui étaient contre la grève, en particulier en sciences humaines, ce qui pourrait nuire a mes notes, mes études et plus encore et c'est pourquoi je ne voulais pas pendre part au débat ni porter de symbole m'identifiant contre la grève étudiante.

    Je suis content que des gens dénoncent ce genre de pratique et qu'ils s'indignent face au manque de liberté d'expression dans notre système actuel.

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